dimanche 6 mai 2007

sable...

" La terre nous apprend plus long sur nous que tous les livres. Parce qu'elle nous résiste. L'homme se découvre quand il se mesure avec l'obstacle."

... 6 mai 2007, j'ai entrouvert "Terre des hommes" et le sable en est tombé ! Le sable de la tempête. Le livre m'a accompagné pendant les deux jours de marche à travers elle.

Revient la marche désepérée de St Ex et de son mécanicien Prévot après la chute du vol vers l'Egypte !
Reviennent quelques phrases que le vent du désert semblait murmurer : "Chaque seconde de silence assassine un peu ceux que j'aime. Et une grande rage chemine en moi : pourquoi ces chaînes qui m'empêchent d'arriver à temps et de secourir ceux qui sombrent ? Pourquoi notre incendie ne porte-t-il pas notre cri au bout du monde ? Patience !... Nous arrivons !..."

Que faire au milieu du vent de sable si non marcher avec les mots qui hurlent dans la tête... désespérante voix du de dans qui te dit de t'arrêter, de laisser passer, de te coucher... mais rien n'y fait les jambes avancent, un pas puis un pas et ce vent qui ne mollit pas !

Première défaillance, quelqu'un se sent mal... forme de claustrophobie de l'espace, enfermement dans la poussière de pierre au milieu du vide sidéral... l'entourer, marcher avec, la soutenir... Les pas reprennent l'un, puis l'autre...

Moulay nous dira en fin de journée que nous avons fait sept kilomètres... l'épreuve m'a paru plus difficile que les marches forcées militaires de 25 km avec le barda !

" Et le vent peu à peu empire. Et je découvre que dans le désert il n'est point de refuge. Le désert est lisse comme un marbre. Il ne forme point d'ombre pendant le jour, et la nuit il vous livre tout nu au vent.... je suis exposé au fouet de glace. ... je marche droit devant moi... L'Arabe nous a simplement regardés. Il a pressé, des mains, sur nos épaules, et nous lui avons obéi. ... Il n'y a plus ici ni races, ni langages, ni divisions... Il y a ce nomade pauvre qui a posé sur nos épaules des mains d'archange."

D'autres faibliront aussi, dériveront un peu... même notre guide approchera l'épuisement. Peu à peu nous sommes tous devenus pieds qui marchent, jambes, simplement des jambes... encore un pas, encore un... encore un... Est-ce le ksar... là-bas ?

Et c'est la fraternité qui nous conduit au bourg entre Tala et Aghlad où le repas nous rendra vie.

extraits de Terre des Hommes d'Antoine de Saint-Exupéry

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C’est dans ces dunes que j’ai enfin fait connaissance avec moi. Là-bas, où aucun compromis n’est possible, je me suis révélé. J’avais à peine 20 ans, quand j’ai découvert, qu’à la mesure de l’immensité qui m’entourait, mon rêve s’était enfin réalisé ! J’étais au milieu des dunes de ce grand erg occidental…
Depuis je crois en mes rêves, je crois en moi, je crois que tout est possible, malgré les autres et les contraintes! Depuis, je me découvre chaque jour un peu plus, confiant, et convaincu que notre vie se gouverne, malgré les obstacles quotidiens. Ils ne sont que des défis chargés de nous grandir…
Ce voyage initiatique ne s’arrêtera jamais.
Bien le bonjour Monsieur Jean.
Mich’